Nana Akufo-Addo (à droite), Emmanuel Macron (à gauche): Lors de la Conférence de Presse Conjointe |
Nana Akufo Addo fait savoir au président Français Emmanuel Macron, que l’Afrique ne
souhaite plus financer ses politiques publiques grâce aux aides de la France, de l'Europe ou de l'Occident. En effet, à l’occasion de sa visite au Ghana, le président Emmanuel Macron a donné une conférence de presse conjointe avec Nana Akufo-Addo, le président du Ghana.
souhaite plus financer ses politiques publiques grâce aux aides de la France, de l'Europe ou de l'Occident. En effet, à l’occasion de sa visite au Ghana, le président Emmanuel Macron a donné une conférence de presse conjointe avec Nana Akufo-Addo, le président du Ghana.
Pendant la conférence de presse, un journaliste a voulu savoir si la France allait renforcer son soutien pour les autres pays Africains en dehors de ses anciennes colonies où l’aide française est en majorité dépensée.
Voici comment Nana Akufo-Addo, président du Ghana a répondu à la question après que le président Français ait donné sa réponse: "j’espère que les commentaires que je m’apprête à faire ne vont pas offenser le questionneur ainsi que certaines personnes ici présentes. Nous ne pouvons plus continuer à mener nos politiques, dans notre pays, dans notre région, sur notre continent, sur la base des aides que le monde occidental, la France ou l’Union Européenne peuvent nous donner.
Ça ne marchera pas. Ça n’a pas marché et ça ne marchera pas. Notre responsabilité, c’est de chercher à développer nous-même nos nations. Il n’est pas normal pour un pays comme le Ghana, après 60 ans d’indépendance, de continuer à avoir son budget de la santé et de l’éducation financé par la générosité et la charité des contribuables Européens. Nous devrions à l’heure actuelle être capable de financer nos besoin de base nous-même. Ce continent a la population la plus jeune du monde.
Donc, il a de l’énergie et du dynamisme. On le voit à travers ces jeunes qui traversent le sahara pour l’Europe. Et Ces énergies, nous voulons que ces énergies restent travailler dans nos pays. Pour que Ces jeunes restent travailler dans nos pays, nous devons construire un système qui dit à ces jeunes que leur espoir et leurs opportunités se trouvent ici avec nous.
Quand ton pays échoue à te donner des opportunité, cela te pousse à immigrer. Tu vas ailleurs chercher une meilleur condition de vie. Nous voulons que nos jeunes Africains restent en Afrique. Ce qui signifie que nous devons abandonner cette mentalité de dépendance. Cette mentalité qui consiste à demander: "Qu’est-ce que la France peut faire pour nous?"
La France fera tout ce qu’elle veut faire pour ses propres intérêts et si ça coïncide avec les nôtres, "tant mieux" comme le disent les Français eux-même. Mais Notre responsabilité principale en tant que leaders, en tant que citoyens c’est de chercher comment développer nos propres pays. Notre préoccupation doit-être ceci: "Que devons-nous faire en ce 21 ème siècle pour éloigner l’Afrique de la "mendicité", mendiant l’aide, la charité, les dons?
Le continent Africain quand on regarde ses ressources, devrait être entrain de donner des ressources financières aux autres. Nous avons d’énormes richesses sur ce continent. Nous devons avoir l’état d’esprit qui consiste à nous dire: "Nous aussi pouvons le faire. Les autres le font, nous aussi, on peut le faire..." et une fois que nous aurons cet état d’esprit, nous verrons qu’il existe un facteur libérateur pour nous-même.
Le continent Africain quand on regarde ses ressources, devrait être entrain de donner des ressources financières aux autres. Nous avons d’énormes richesses sur ce continent. Nous devons avoir l’état d’esprit qui consiste à nous dire: "Nous aussi pouvons le faire. Les autres le font, nous aussi, on peut le faire..." et une fois que nous aurons cet état d’esprit, nous verrons qu’il existe un facteur libérateur pour nous-même.
Aujourd’hui la Corée, qui a eu son indépendance au même moment que nous, fait partie des pays développés. Pareil pour la Malaisie, pareil pour Singapour. Que s’est-il passé? Pourquoi ont-ils réussi cette transition? Et 60 ans après nos indépendances, nous sommes encore là où nous sommes, notre situation n’a pas changé. Voici des questions qui devraient nous interpeller en tant qu’Africains.
Je précise, je suis un grand ami de la France, je suis Francophile (sourire). Mais notre préoccupation majeur doit être de mettre nos pays au travail afin de créer les conditions qui permettent à nos jeunes d’abandonner l’immigration. Nos jeunes ne vont pas en Europe simplement par envie. Ils y vont parce qu’ils n’ont pas d’opportunités dans nos pays.
Raison pour laquelle, nous devons abandonner cette mentalité de dépendance vis à vis des aides, et de la charité (Européennes). Nous pouvons y arriver si nous adoptons la bonne mentalité".
Précisons que la réponse de Nana Akufo-Addo est en accord avec les propos du président Emmanuel Macron parlant de l’avenir de l’Afrique pendant sa visite au Burkina Faso. Les jeunes Africains sur les réseaux sociaux, très heureux, ont beaucoup fait l’éloge du président Ghanéen Nana Akufo-Addo pour sa réponse. Et cela a donné des commentaires tels que: "Le président Français ne s’attendait pas à ça. Merci Nana". Ou encore: "Les paroles du président Ghanéen illuminent ma journée". Lol.
Pour info, Nana Akufo-Addo est bilingue. Il est francophone et adore parler le français. Quelques mois après son élection, Nana Akufo-Addo a permis la création d’une ligne aérienne directe Paris-Accra, desservie par Air France.
Pour rappel, le Ghana a eu son indépendance de la Grande-Bretagne en 1957.
Rappelons aussi qu’en octobre 2017 Le Ghana a demandé la cessation de l’aide au développement venant du Danemark, de la Norvège et des Pays-Bas, d’ici 2020. Pour financer ses nombreux projets tels que la gratuité de l’enseignement secondaire, le pays encourage fortement le commerce et les investissements.
Quant à Nana Akufo-Addo, il a été jusqu’en 2007, ministre des affaires étrangères du Ghana ainsi que ministre de l’intégration régionale et ministre du nouveau partenariat et du développement de l’Afrique (Nepad). Autrement dit, il a été ministre chargé du NEPAD.
Concernant les aides publiques Occidentales et Européennes, les rapports de l’OCDE précisent que les pays d’Afrique subsaharienne reçoivent 25% de l’aide publique au développement mondial.
Photo: Le Président Nana Akufo Addo et le Président Emmanuel Macron
Le président Emmanuel Macron et le président Nana Akufo Addo : Lors de la Visite du Président Français Au Ghana |
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